Séjour linguistique Montpellier Témoignage de Lisa

Le téléphone sonne. Je regarde l'écran. 021… Indicatif régional de la Suisse romande. Panique! je prends une profonde inspiration et je regarde mon antisèche sur l'ordinateur. «Je parle un peu français», «Un moment s'il vous plaît» et «Je vous transfère». Tout est bien noté. La personne prend la parole. Des perles de sueur se forment lentement sur mon front. J'ai chaud.

Dans mon travail, ces situations font partie du quotidien. Et à chaque fois: du pur stress. Il faut que ça change. Nouvelle année, nouvelles résolutions. En janvier, je quitte les températures négatives de la Suisse pour le climat plus agréable de Montpellier (12 degrés). Onze semaines de cours de français et un objectif: un diplôme de langue.

Je ne comprends que «la gare»

Sur place, je suis chaleureusement accueillie par Nathalie, ma mère d'accueil. Bien sûr, je suis stressée. Mon antisèche ne sert à rien ici. Nathalie parle très lentement et clairement. À ma grande surprise, je comprends pas mal de choses. Elle me fait visiter l'appartement et me donne mon premier cours de français: «la salle de bain», «le salon», «la chambre». Bon, pour le moment, niveau basique.

L'apprentissage se poursuit au dîner. Nathalie cuisine un «Hachis Parmentier», un gratin à base de viande hachée et de purée de pommes de terre. Une combinaison que je ne connaissais pas mais que je n’oublierai jamais. «Très bon», ou faut-il dire «Très bien»?

Le lendemain matin, Nathalie tente de m'expliquer le chemin pour rejoindre l'Institut Linguistique Adenet (ILA).Je ne comprends que «la gare» et saisis rapidement l'itinéraire dans Google Maps. J'ai du temps et je pars à pied. Je passe devant des bistrots cosy, des restaurants raffinés et des cafés branchés. La ville dort encore tôt le matin, tout est fermé. Sauf la boulangerie. Je ne peux pas résister. L’odeur de pain frais et de café est irrésistible. Je m'offre un pain au chocolat. Je croque dedans et j'ai l'impression d'être au paradis. Il est encore chaud. Le chocolat est un peu liquide. «Délicieux»!

Nous sommes tous ici pour apprendre

Quelques minutes plus tard, je suis assise dans la salle de classe. Je regarde autour de moi. Comment sera le niveau? Vais-je tenir le coup? La première goutte de sueur perle sur mon front. Pendant le premier cours, nous parlons, nous nous présentons et nous écoutons les histoires du professeur. Mon insécurité s’estompe lentement. Personne ne parle un français parfait. Nous sommes tous là pour nous améliorer.

À mi-parcours de mon séjour linguistique, j'assiste au cours de préparation à l'examen. Je me sens maintenant beaucoup plus confiante en français. Le simple fait d'imaginer la situation de l'examen me fait transpirer. Mais je m'y prépare en classe, avec des examens blancs et des simulations de l'examen oral.

Courez et découvrez

Si je ne suis pas à l'école de langue, je suis quelque part en ville. Montpellier n'est pas une grande ville touristique comme Paris, mais il y a beaucoup à voir. Mon conseil: Commencez simplement à courir sans objectif. Tournez tantôt à gauche, tantôt à droite. Je découvre ainsi de nombreuses petites places cachées, des cafés cosy et des rues pittoresques.

Une petite sortie à la plage vaut également la peine en hiver. Même si le sable est froid sous les pieds, être en bord de mer donne toujours une sensation de liberté. Et les courageux, comme moi, osent se baigner même en janvier. Mais on se rhabille vite, direction le bistrot le plus proche pour un café ou un thé bien chaud!

Il y a beaucoup à découvrir en dehors de Montpellier. Je réserve des excursions à Avignon, Aix-en-Provence ou Carcassonne via l'école de langues. Je vais à Marseille avec une voiture de location. Ce n’est pas la meilleure idée du siècle, car je passe une grande partie du trajet coincée dans les embouteillages.

Où que j’aille, j'apprécie toujours de revenir à Montpellier. J'aime la ville, j'apprécie le style de vie et je pourrais facilement m'y habituer. Flâner tranquillement dans les rues, manger un pain au chocolat dans un café branché ou retrouver mes amis pour un brunch le week-end.

Comme une Française

Les conversations au dîner avec Nathalie deviennent de plus en plus fluides. Après mon escapade en voiture, quand je me plains du trafic français, elle éclate de rire. J'ai l'air d'une vraie française. Je ris avec elle. Le compliment me motive pour l'examen à venir. La peur est encore là, mais je me sens bien préparée. Je ne suis peut-être pas bilingue, mais mon niveau est meilleur que ce à quoi je m'attendais.

Avant de partir, je mange un dernier pain au chocolat dans ma boulangerie habituelle. J'adorerais en ramener. La vendeuse me connaît maintenant et m’offre un deuxième pain au chocolat en me souhaitant un «bon voyage».

C'est avec tristesse que je dis au revoir à Nathalie, mes professeurs et mes amis.

Quand je retourne au travail, je me débarrasse immédiatement de mon antisèche en français. Je n’en ai plus besoin.