Séjour linguistique San Francisco Témoignage de Soraya

Pourquoi San Francisco ? Parce que j'ai toujours voulu traverser la ville en cable car, voir le fameux Golden Gate Bridge dans le brouillard et - ne l'oublions pas - goûter à la meilleure soupe de moules du monde. Bon, c'est peut-être aussi les innombrables photos Instagram qui ont éveillé ma curiosité.

IL N'Y A PLUS DE RETOUR EN ARRIÈRE POSSIBLE

"Ladies and gentlemen, we have started our descent into San Francisco". Je suis soudain bien réveillée, l'anticipation se mêle à une légère nervosité, et mon regard est collé à la fenêtre. Le Golden Gate Bridge émerge majestueusement de la brume. Dans la baie, des voiliers naviguent. Maintenant, il n'y a plus de retour possible. L'aéroport est immense. Des gens de tous les coins du monde passent à toute vitesse devant moi, ça sent le fast-food et le café frais. Partout, des panneaux publicitaires colorés. Mes pensées tourbillonnent : "Comment diable vais-je trouver mon taxi maintenant ?" Mon chauffeur s'avère être un type sympa - pas trop bavard, mais pas non plus taciturne. J'appuie mon nez contre la vitre et essaie d'absorber chaque seconde. San Francisco m'accueille avec son mélange typique de soleil et de brouillard. Le trajet jusqu'à la famille d'accueil me semble surréaliste. Les maisons colorées, les rues escarpées - je ne connaissais tout cela que dans les films. Et maintenant, je suis en plein dedans. Dans ma tête, un mélange sauvage de "Waouh, c'est réel !" et de "Oh, mon Dieu, j'espère qu'ils m'aiment bien !" Lorsque le taxi s'arrête devant une charmante maison victorienne, je sais que l'aventure commence. La vie dans une famille d'accueil est toujours un peu comme un rendez-vous à l'aveugle - on ne sait jamais vraiment ce qui nous attend. En tout cas, ma nouvelle mère d'accueil, Lisa, me sourit comme si elle venait de retrouver un parent perdu depuis longtemps. "Mets-toi à l'aise, Soraya ! Tu es tout à fait chez toi ici !", me dit-elle en me faisant visiter la maison. Je me sens immédiatement la bienvenue.

ET SI J'ÉTAIS L'OUTSIDER ICI ?

"Ça compte sûrement comme un sport ici", me dis-je en grimpant les rues escarpées. Mais chaque pas en vaut la peine - la vue sur la ville et la baie est à couper le souffle et me fait oublier un instant que mes jambes brûlent. L'EC San Francisco est situé en plein centre. Juste en face de la Bank of California. Dans une tour historique de 12 étages. J'ai l'impression d'être la nouvelle élève d'un film de lycée. Tout le monde semble déjà se connaître, et je me demande inévitablement : "Et si j'étais l'outsider ici ?" En respirant profondément, j'entre dans l'école. La première rencontre avec mes camarades de classe est un véritable mélange de nationalités et d'accents. Francesca, d'Espagne, parle si vite que même les locuteurs natifs ont du mal à suivre. Kazuo, du Japon, termine chaque phrase avec un sourire poli et Paula, du Brésil, fait résonner même le vocabulaire le plus sec avec son charmant accent. Dave, notre professeur, est un Californien comme les autres. Style vestimentaire décontracté, lunettes de soleil sur la tête (bien que nous soyons à l'intérieur) et un large sourire détendu sur les lèvres. "Hi, I'm Dave !" nous salue-t-il comme si nous étions de vieux amis. Ma première pensée est : "Dave, si à la fin de ce cours je suis ne serait-ce qu'à moitié aussi cool que toi, alors ce voyage en vaudra largement la peine". La première tâche consiste à se présenter. Cela semble simple, non ? Mais j'ai soudain l'impression que ma vie est bien trop compliquée pour être résumée en deux minutes. "Je m'appelle Soraya, j'ai 29 ans et... euh... j'aime les spaghettis ?" Tout le monde rit et la glace est brisée. Le cours est un tour de montagnes russes. Dave pose les questions de manière à ce qu'il soit impossible de répondre par un simple "oui" ou "non". Il maîtrise l'art d'expliquer la grammaire de manière à ce que cela devienne presque amusant. À la fin de la journée, je suis épuisée, mais heureuse. Et je sais qu'avec ce professeur et ces camarades de classe, le séjour linguistique ne sera certainement pas ennuyeux.

MONTER ET DESCENDRE LES RUES ESCARPÉES AVEC LE LÉGENDAIRE CABLE CAR

Il est temps d'explorer les curiosités classiques de la ville - celles qui sont représentées sur chaque carte postale et dans chaque guide de voyage. Tous ceux qui ont déjà visité San Francisco seront d'accord avec moi pour dire qu'un trajet en Cable Car est bien plus qu'un simple moyen de locomotion. Les légendaires wagons cliquetants qui montent et descendent les rues escarpées de la ville depuis plus de 100 ans ne sont pas seulement un moyen de transport, mais un voyage dans le temps - comme si nous avions atterri dans un vieux film. Le prochain spot est la Lombard Street. La meilleure vue se trouve tout en haut. Les voitures font la queue pour descendre, une fois dans leur vie, les huit virages étroits en épingle à cheveux à une vitesse d'escargot. Après une courte promenade dans les escaliers - et une photo obligatoire - nous nous dirigeons vers l'Alamo Square. Nous nous asseyons sur la pelouse pour admirer les fameuses Painted Ladies. Ces magnifiques maisons victoriennes peintes dans des couleurs pastel ont non seulement fait leur apparition sur d'innombrables cartes postales, mais ont également été immortalisées dans plusieurs films et séries. Le soleil couchant plonge les façades aux détails filigranés dans une lumière chaude et dorée. En arrière-plan se dresse la ligne d'horizon moderne de San Francisco. "Un moment où l'on se sent tout simplement vivant !" estime Kazuo, et il a raison.

DE FISHERMAN'S WARF À MISSION DISTRICT

Peu d'attractions touristiques peuvent être senties de loin - le Pier 39 en fait partie ! La douce odeur de pop-corn et de gaufres se mêle à la puanteur des lions de mer qui se prélassent au soleil et qu'il est impossible de ne pas entendre. Partout des artistes de rue, des boutiques de souvenirs et bien sûr des restaurants de poisson. Entre les deux, d'innombrables personnes. Fisherman's Wharf est célèbre pour ses fruits de mer frais. Ce serait un crime de ne pas goûter au fameux Clam Chowder, une soupe de moules traditionnelle, dans du pain. Assis sur la jetée, un grand pain rond à la main, rempli d'un Clam Chowder fumant et crémeux, nous observons l'animation. Des lions de mer somnolent devant nous au soleil. Nous laissons notre regard vagabonder jusqu'au Golden Gate Bridge et jusqu'à Alcatraz. Nous passons la soirée dans le Mission District, ou simplement "The Mission", comme disent les locaux. C'est ici que bat le cœur de la culture latine. Nous flânons dans les ruelles et nous laissons porter par l'atmosphère. Des peintures murales colorées racontent des histoires. A cela s'ajoutent les sons des groupes de mariachis qui soufflent d'on ne sait où dans la rue et l'odeur des tacos frais qui flotte irrésistiblement dans l'air. Paula sort immédiatement son téléphone portable et commence à immortaliser les images. "C'est comme un livre d'images, mais en 3D !" Certaines maisons semblent presque sordides. Mais entre elles se dressent les plus belles façades victoriennes. Bodegas, panaderias, stands de burritos et taquerias bordent les rues. Nous optons pour une petite épicerie mexicaine. La cuisine est ouverte. Le cuisinier nous concocte des tacos à base de viande épicée, d'herbes fraîches et d'un filet de jus de citron vert - irrésistible. Mon espagnol n'est certainement pas parfait, mais le taco que je tiens dans la main l'est définitivement.

COMME SI ON ROULAIT AU MILIEU D'UNE CARTE POSTALE

C'est le week-end. Le soleil brille. Notre objectif : traverser le légendaire Golden Gate Bridge et pédaler jusqu'à Sausalito, une petite ville pittoresque de l'autre côté de la baie. Pour moi, cela ressemble à l'expérience californienne ultime, et la simple idée de traverser le Golden Gate Bridge à vélo fait battre mon cœur plus vite. Alors que nous nous approchons du pont, je réalise à quel point cet ouvrage est vraiment gigantesque. Rien que la vue de cette beauté rouillée de 2,7 km de long vaut le voyage au-delà du grand étang. J'ai souvent vu des photos, mais en vrai, c'est encore plus impressionnant. D'énormes poutres en acier s'étendent majestueusement au-dessus de l'eau. Le flux constant de voitures - ce pont n'est pas seulement un symbole, mais une veine vivante de la ville. Le vent souffle à nos oreilles et nous avons l'impression de pédaler à travers les nuages. En dessous de nous, l'eau de la baie scintille. Au loin, nous apercevons Alcatraz, enveloppée d'un brouillard mystérieux, et la ligne d'horizon de San Francisco. Je ne peux pas m'empêcher de rire à gorge déployée - un mélange d'adrénaline et de joie pure. "C'est comme si on roulait au milieu d'une carte postale !", s'exclame Paula, et je ne peux qu'acquiescer. Sausalito est un charmant contraste avec l'effervescence de San Francisco. Ici, le temps semble s'écouler plus lentement. Nous nous installons dans un café au bord de l'eau et nous nous récompensons avec des gaufres chaudes, du pudding au chia et aux amandes et des toasts à l'avocat - délicieux. Pour le retour, nous prenons le ferry. Nous glissons doucement sur l'eau. Au loin, le fameux pont suspendu brille de son rouge foncé incomparable. Petit à petit, il devient plus petit, mais dans mon souvenir, il restera à jamais immense.

En préparant ma valise, je réalise à quel point je me suis attaché à San Francisco et à ses habitants. Ce fut un voyage plein de hauts et - pour être honnête - de très peu de bas. San Francisco s'est révélée être tout ce que j'avais espéré : colorée, vivante, inspirante et parfois chaotique. Depuis le premier jour où j'ai franchi nerveusement la porte de ma famille d'accueil jusqu'au moment où j'ai traversé le Golden Gate Bridge en riant. Je me sens plus sûre de moi, plus ouverte et, d'une certaine manière, plus courageuse. Et qu'en est-il de mon anglais ? Eh bien, je ne suis pas encore Shakespeare, mais mon anglais s'est énormément amélioré. Et surtout, j'ai grandi en tant que personne. J'ai appris à relever de nouveaux défis et à profiter pleinement de la vie.