Séjour linguistique Nelson Témoignage de Adriana

«Hello and good evening on board of the Air New Zealand K4D4QH to Nelson. Thank you for flying with us.» Nous allons bientôt atterrir. Je vais passer les cinq prochains mois en séjour linguistique sur l'île. À 18 000 kilomètres de ma ville natale, Zurich.

Je suis stressée. Vais-je m'entendre avec ma famille d'accueil? Et s'ils me servent juste des spaghettis en conserve? Un plat culte en Nouvelle-Zélande, servi sur des toasts au petit-déjeuner ou au déjeuner. Sont-ils même au courant de mon arrivée?

L'odeur du poulet et des pommes de terre sautées

Le matin de mon premier jour au Nelson English Centre, je suis aussi stressée qu’un premier jour d’école. Au moins, mes craintes concernant ma famille d'accueil se sont apaisées. Ce couple, plus âgé que moi, est très sympathique et dispose d’une formation culinaire. La collection de livres de cuisine dans le salon m'a immédiatement impressionnée.

Après l'évaluation de mes compétences linguistiques et une série de présentations, notre nouveau professeur David nous souhaite la bienvenue. Un pêcheur amateur dans la cinquantaine. Le premier jour est terminé. Sur le chemin du retour, à travers le jardin de ville de Nelson, je fais le bilan de mes premières impressions. À la maison, ça sent le poulet rôti et les pommes de terre sautées.

Moutons et kiwis se partagent l'île

Je me lie d'amitié avec Vivian tout de suite. C'est une jeune étudiante d'Erfurt, en Allemagne. Nous réviserons le vocabulaire ensemble. Après les cours, nous nous retrouvons pour une promenade sur la plage ou sur dans les collines des environs de Nelson. De là, nous surplombons la mer et la ville.

Nelson se situe entre les collines verdoyantes de la baie de Tasman, sur l’île Sud. Près de 53 000 personnes y vivent… et d'innombrables troupeaux de moutons. D’ailleurs, c’est le troisième emblème non officiel de la Nouvelle-Zélande, aux côtés de la fougère argentée et des kiwis. Les résidents sont donc affectueusement surnommés «Kiwis».

Les faux amis

Dans les semaines qui suivent, je découvre des expressions utiles et les soi-disant «faux amis». Nous, les germanophones, avons tendance à confondre les termes anglais. J'interprète les évolutions des graphiques linéaires et les compare entre eux. J’apprends à rédiger des e-mails professionnels.

Avec ma classe, nous partons trois jours à la découverte du parc Abel Tasman et nous nous lions d’amitié. Nous apprenons comment Marcelo de Sao Paulo s'est retrouvé ici, et quels sont les projets de Sandrine de Dijon après son diplôme de langue.

Les vendredis après-midi suivants, nous jouons au volley-ball sur la vaste plage et planifions des excursions. Entre-temps, nous sommes devenus une petite famille. Nous sommes fiers de nos progrès linguistiques. Nous rions quand l'un d’entre nous veut dire "catchy tune" et qu’il dit "earworm".

Ce qu'aucun cours de langue à la maison n'aurait pu m'apprendre

Le jour des adieux, presque tout le monde a son diplôme en poche. Les larmes coulent. Beaucoup rentrent chez eux. D'autres partent ensemble visiter l’île Nord. Tout le monde se promet de rester en contact pour toujours.

Pendant mon séjour en Nouvelle-Zélande, j'ai appris bien plus que la langue. Des choses qu'aucun cours de langue à la maison n'aurait pu m'apprendre. J'ai élargi mes horizons. Découvert une nouvelle culture. Je connais maintenant les expressions que les locaux utilisent pour communiquer entre eux : «Je suis d’ici. Je suis une kiwi!»

Mon séjour linguistique m'a appris à faire preuve d’ouverture. À faire confiance, même à près de 20 000 kilomètres de mon environnement habituel. À accueillir l'inconnu à bras ouverts.